mardi 19 décembre 2017

Les 10 ans de mon Petit prince

10 ans
10 années que tu es entré dans nos vies
10 années que tu nous apprend patiemment le métier de parents.
10 années que tu nous bouscules, fais rire, nous attendris, tu nous émeus...
10 années que tu grandis et que tu t'affirmes comme une personne atypique, avec ton look, ton imaginaire, tes passions.

10 ans aujourd'hui
10 ans c'est si court, j'ai l'impression que c'était hier que je te contemplais dans ton berceau à la maternité, ton nez minuscule, ta bouche boudeuse, ta petite main qui serrait la mienne !

10 ans mon amour, mon petit prince, mon fils !

dimanche 17 décembre 2017

Se réconcilier avec son corps...

J'ai 44 ans.
A 17 ans j'ai connu mon premier épisode anorexique.
A 16 ans je me sentais terriblement mal. Grosse, sans amoureux, et en pleine crise d'amitié.
J'étais pourtant une jeune fille normal au niveau du poids. Mais j'étais obsédé par deux choses :
- mes mollets de cycliste,
- mon ventre rond.

Alors j'ai voulu "prendre ma revanche" (c'est comme ça que je me le suis formulée) et j'ai maigri.
C'était trop facile ! Et au début le résultat m'a donné pleinement satisfaction.
La perte de poids a fait de moi une adolescente mince et qui plaisait. J'ai assez vite eu un amoureux aux beaux yeux bleus (sérieux puisqu'on est resté 10 ans ensemble).
Et puis quand je suis partie en fac, j'ai basculé vers la boulimie et son enfer.

L'alternance anorexie-boulimie a duré... 15 ans.
Je m'en suis sortie grâce à une psychothérapie, un travail corporel, de belles rencontres...

Mais, il restait encore ces complexes.
Je vivais avec, mais mon ventre rond restait un point sensible.

Jusqu'à ma grossesse récente.
Pour le Petit prince, j'ai vécu la transformation de mon corps comme un passage obligé. Je n'ai pas kiffé plus que ça. J'avais acheté deux pantalons et une combinaison. J'ai continué à mettre mes vêtements normaux en haut. Point barre.

Pour la Valkyrie, j'ai assisté, fascinée, à cette même transformation. J'ai photographié encore et encore ce ventre qui me disait que mon souhait d'avoir un autre enfant se réalisait enfin.
J'ai acheté des vêtements de grossesse qui me mettaient en valeur, qui sublimait ce ventre rond puis très très rond.
Point de tunique flottante, des ti-shirts moulants !!

Après l'accouchement j'ai observé mon utérus qui doucement rapetissait. Mon ventre est passée d'une belle forme d'amphore, un peu comme le ventre des statues égyptiennes d'Akhénaton, à un tout petit renflement.

Statue Akhenaton - Musée du Caire
http://www.passion-egyptienne.fr/Akhenaton.htm
Quel est le con qui a pondu le diktat du ventre plat ?
Franchement !! Un ventre féminin c'est rond, c'est doucement renflé comme la promesse d'un nid.
Comme un cocon douillet.

J'ai donc mis 44 à aimer mon ventre et sa forme. A ne plus le camoufler sous des tuniques larges et flottantes, sous des robes taille haute... Non seulement je l'assume, mais je le trouve beau. Tout auréolé de son nouveau statut : faiseur de miracles puisque faiseur de mes bébés !

Et puis il parait que c'est un signe de bonne santé émotionnelle (selon Femme Actuelle), alors...


dimanche 10 décembre 2017

Ca sent le sapin #10dumois

Et oui décembre sent le sapin chez moi...
Au propre comme au figuré !
Sapin de noel

Au propre, parce que je déteste les sapins artificiels et que j'adore l'odeur de l'épicea (à bas le Normann !!).

Au figuré car les morts autour de moi se sont souvent profilés en fin d'année.
Ma grand-mère maternelle, mon parrain, mon père, mon oncle, mon cousin, ma grand-mère de cœur adorée et jusqu'à mon chat ont choisi de quitter notre monde fin novembre et décembre.

Je vais vous parler de ma Jeannette, la grand-mère de mon coeur qui a tiré sa révérence un 24 décembre, il y a bientôt 4 ans.
Elle me manque chaque jour de ma vie ou presque depuis.
Ca sentait le sapin, la neige et le vin chaud ce matin-là de décembre.
J'étais joyeusement installée avec ma maman dans le salon de coiffure de ma copine Sandra.
On parlait recette de dindes rôties, de bûches à la crème de marron, dans la bonne humeur quand le téléphone a sonné.
Deux petits bip-bip...
Le temps de voir le numéro qui s'affichait : le petit-fils de ma Jeannette, qui a été l'amoureux de mes 18 ans.
Un frisson glacé m'a parcouru le dos, avant même de répondre.

A cette époque j'allais rendre visite à ma maman dans le Jura chaque mois, car nous avions perdu papa en novembre de l'année précédente. A chacun de mes voyages, je passais voir "ma Jeannette".
Et je la voyais lentement diminuer et surtout perdre goût à la vie, du haut de ses 93 ans. Elle me disait "ils m'ont oublié, pourquoi ils ne viennent pas me chercher ?". Ou encore "ma maman me manque, je voudrais la rejoindre maintenant". Ils s'étaient son défunt mari qu'elle avait adoré et sa mère chérie.
Chaque fois qu'elle me raccompagnait sur son balcon, avec son déambulateur, je pensais en remontant en voiture : "pourvu que ce ne soit pas la dernière fois qu'elle me fait coucou...".
Sauf en novembre, en novembre je l'avais embrassé comme du bon pain et je lui avais dit, "on se voit après Noël, je viendrai entre les deux fêtes !" Et j'étais partie le cœur léger pour une fois, j'étais tellement sure qu'elle ne pouvait nous faire faux bond pour les fêtes.

Et puis voilà, elle s'était endormie dans son sommeil, au matin du 24 décembre,
J'aime à imaginer qu'elle avait pris sa tasse de café au lit, puis qu'elle s'était endormie en attendant l'aide soignante qui l'aidait chaque jour à sa toilette...
Cela lui ressemblait tellement de partir doucement, sans faire de bruit, sans déranger.

Cette femme extraordinaire était toujours de bonne humeur, toujours souriante, toujours contente de voir arriver du monde, toujours partante pour la fête, la joie, la cuisine. Elle avait pourtant eu sa dose de tristesse, de deuils, d'emmerdes en tous genres.

Elle m'a donné le goût de cuisiner, elle m'a appris à faire la blanquette de veau, la tarte au fromage, le gâteau de Savoie, l'omelette aux patates, les iles flottantes et bien d'autres choses encore...
Elle m'a accueilli un jour de printemps, comme la petite fille qu'elle n'avait jamais eu.
Elle avait 70 ans à l'époque, moi 17.
Nous nous sommes mutuellement plu.
Un coup de foudre amicale !
Qui a duré 22 ans ! Quelle chance de l'avoir croisé !

Aujourd'hui elle me manque cruellement. Elle ne connaitra jamais ma petite Valkyrie (qui porte Jeanne en deuxième prénom en son honneur), elle ne me dira plus jamais "ah toi tu es comme moi, tu es "plantée" ! " ou encore "Machine, oh elle est gentille, si si elle est gentille ! ". Jeannette trouvait toujours tout le monde "sympa" ou "gentille" ou "un bon gars". Elle avait le don de ne voir que le bon côté des gens. Et du coup les gens lui apportaient toujours le meilleur d’eux mêmes.

Alors oui, décembre sent définitivement le sapin. Noël a depuis 4 ans un petit arrière-goût amer et triste. Et pourtant, il suffit que je me mette en cuisine, pour avoir une pensée pour elle, pour la sentir là auprès de moi...
Elle n'aurait pas aimé voir mes larmes ou que je m’apitoie ! Elle m'aurait dit de sa voix inimitable "Oh Anne ! une aspirine, un bon café et hop on y va, c'est la vie, c'est comme ça !"

Et vous est-ce que décembre sent le sapin ?

Thème proposé par Egalimère